Cadrans solaires
Si notre temps, est lié à la vitesse, à des horaires de TGV, des parcours d'avions et de fuseaux horaires, notre approche de l'univers nous fait oublier l'espace intime dans lequel nous vivons. Notre journée n'est plus liée au passage du soleil au méridien du lieu, et, il faut bien l’avouer, le cadran solaire devient un objet de décor. Le succès de sa vulgarisation d’ailleurs s’accompagnant d’un doute sur son exactitude.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment les sociétés humaines ont-elles décompté le temps ? Quelles sont les unités établies à travers les siècles ?... Vaste programme lié à l'espace et au temps que nous vivons chacun à notre manière, en fonction de nos sensibilités émotionnelles, matérielles, psychologiques ou physiologiques. Toute vie étant en elle-même un instrument de la mesure du temps avec ses repères, son écoulement et ses espoirs, comme le retour du jour, de la nuit, des saisons... Pour que l'avenir puisse s'envisager de manière sereine il faut souvent qu'il soit la répétition du passé. Nommer le temps, donner un sens aux dates, est donc une nécessité.
De nombreux ouvrages sur l’histoire et la réalisation de tels objets, seront indiqués au paragraphe Liens. Nous nous contenterons ici de mettre en scène quelques exemples de cadrans solaires examinés ou réalisés en Sarthe.
En aparté
Le cadran solaire de la MUTUELLE DU MANS
Ce cadran horizontal en laiton était offert à certains membres de la mutuelle du Mans et devait servir de presse-papier sur un bureau
Son poids est de 576 grammes.
Par Ordonnance Royale du 25 mai 1828, le ROI Charles X autorisait la création de la Société d’Assurances Mutuelles Immobilières contre l’Incendie et approuvait ses statuts en ces termes :
Au Château des Tuileries, le 25 mai 1828
Charles, par la grâce de Dieu, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE,
Sur le rapport de notre Ministre Secrétaire d’Etat du Commerce et des Manufactures,
Notre Conseil d’Etat entendu,
NOUS AVONS ORDONNÉ ET ORDONNONS
Article premier, La Société d’Assurances Mutuelles contre l’Incendie formée au Mans pour les départements de la Sarthe, de Maine et Loire et de la Mayenne, par actes passés, les 4 et 6 août 1827, par devant MARICOT et son collègue, notaires au Mans, le 13 mai 1828
En 1828, l'avocat Louis Basse, futur maire du Mans et député de la Sarthe, crée la Mutuelle immobilière du Mans. Son idée est d'assurer contre le feu tous les biens immobiliers sur une base mutualiste.
En 1842, Louis Basse poursuit son idée et crée une 2e Société : la Mutuelle mobilière du Mans, qui se développe sous l'impulsion de son premier directeur, Jérémie Singher.
L’histoire du musée de la Reine Bérengère commence à la fin du XIXe siècle lorsqu’Adolphe Singher, directeur de la Société d’assurances Mutuelles du Mans, achète l’une des icônes du Vieux-Mans : la maison dite « de la Reine Bérengère ». Sous cette dénomination, la tradition locale désignait trois maisons contiguës : les numéros 9, 11 et 13 de la rue de la Reine Bérengère, écrit Victor Boitard dans ses Rues du Mans et leur origine.
À l’époque, le vieux logis est une célébrité, signalé dans tous les guides touristiques de la ville et qui, malgré ça, agonise lamentablement depuis des années. Pour les archéologues, c’est presque une certitude : il ne connaîtra pas le XXe siècle. La maison semblait condamnée à une destruction inévitable, confirme Robert Triger dans son ouvrage La maison dite de la Reine Bérengère, paru en 1892.