Cathédrale du Mans
Comment la ville du Mans entend valoriser sa cathédrale
La cathédrale Saint-Julien, remarquable à bien des égards, est trop méconnue et à l’écart des circuits touristiques.
La ville a étudié un document de vulgarisation et de promotion de l’édifice.
Patrimoine
Une Cathédrale, un fascicule et « Dix commandements » que le Mans adresse aux touristes de passage. Depuis trop longtemps, estime la ville, la cathédrale Saint-Julien est à l’écart des circuits touristiques alors que le monument religieux est l’un des plus remarquables de France.
La collectivité a donc voulu éditer un document vantant le mérite de l’édifice construit du XIe au XIIe siècles.
« Je veux mettre en avant dix raisons de venir la visiter, résume le maire, Stéphane Le Foll. Il était nécessaire de porter la richesse de cet édifice dont les qualités ont été oubliées ou restent méconnues. »
Plus grande que Notre-Dame de Paris
Dans le dépliant disponible dans les lieux habituels de diffusion, le visiteur, et pourquoi pas le Manceau, est invité à «vivre un moment cathédrale »
Une comparaison pour convaincre ? Avec ses 5 000 m2 , Saint-Julien est plus grande que Notre-Dame de Paris (4 800 m2 ) et surtout plus haute. «C’est le troisième chevet le plus haut du monde, après ceux de Beauvais et de Cologne », martèle Stéphane Le Foll. Le chevet de la cathédrale du Mans culmine à 56,24 m quand celui de Beauvais est mesuré à 64,40 m. « Cette prise de cotations s’appuie sur des plans réactualisés avec les travaux dans les jardins de la cathédrale, mentionne Léo Cany, architecte du patrimoine. Nous ne sommes plus dans les plans du XIXe siècle. Nous travaillons maintenant au centimètre près. »
Saint-Julien ne se résume pas à sa monumentalité. C’est aussi une silhouette identifiable par sa façade gothique rehaussée par les chapelles axiales et les arcs-boutants. L’image reste appréciable de la rue du 33e Mobiles, dans l’axe du chœur, même si les murs défensifs ont depuis masqué le pied de l’édifice.
Des vitraux exceptionnels
La ville n’oublie pas la richesse intérieure : un transept gothique dans l’axe d’une nef romane, la chapelle de la Vierge et ses voûtes peintes, des œuvres de la Renaissance. « Le tombeau de Du Bellay est attribué à Philibert de L’Orme. C’est l’architecte d’une grande partie du château de Fontainebleau », rappelle Léo Cany.
À la fois façades et éléments narratifs, les vitaux sont encore en place, formant l’un des plus importants ensembles du Moyen-Âge. La star de cette déambulation le nez en l’air ? Le vitrail de l’Ascension, dans la deuxième travée du bas-côté sud de la cathédrale. Réalisé au début du XIIe siècle, (probablement autour de 1 120), il est considéré comme étant « le plus ancien vitrail encore en place dans un édifice ». Pendant quatre ans, entre 2004 et 2008, il a été exposé au musée du Louvre dans l’exposition « La France romane »
Dommage que les hauteurs de la cathédrale ne soient plus accessibles pour des raisons de sécurité, au bénéfice des visiteurs, mais aussi de l’édifice. Quel point de vue aurait-on alors sur la ville ou la charpente, jamais électrifiée pour limiter les risques d’incendie.
Finalement, c’est avec les jardins de la cathédrale que les visiteurs feront un tout nouveau bond dans le passé. Le projet de la Ville n’a pas encore abouti, mais la Ville mise sur cet aménagement pour installer une nouvelle porte d’entrée touristique dans la vieille ville.
Emmanuel CHARLOT
(Extraits du journal Ouest-France du 26 juillet 2023)
Date de dernière mise à jour : 05/03/2024