Balade en peinture sur les quais de la Sarthe

Balade en peinture sur les quais de la Sarthe

Regards sur la ville.

Aujourd’hui, nous vous proposons une excursion sur les anciens quais du Mans, avec Jean-Baptiste Louis Moulin et son œuvre Les bords de Sarthe et tanneries.

Jean-Baptiste Louis Moulin, né en 1817 à Nogent-le-Rotrou, a réalisé environ 80 aquarelles sur les vieux quartiers du Mans. De cette commande émanant de l’historien d’Éspaulard, alors président de la Société Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe. Il en résulte un précieux témoignage sur les paysages architecturaux de la ville. Les publications de Moulin sont confidentielles et sa production vient enrichir sa collection et celles d’amateurs manceaux.

Quelques années avant l’essor de la photographie, Moulin peut être considéré comme un reporter d’images, l’artiste collabora comme reporter à la fin des années 1840 au Monde Illustré. Il assista en 1859 à la campagne d’Italie et accompagna Napoléon III dans de nombreux déplacements, sans compter une foule d’inaugurations partout « n France. À la chute de l’Empire, il répond aux commandes locales.

Un quartier disparu

L’essentiel de sa production mancelle semble en effet avoir été celle d’un dessinateur et lithographe, mentionnent les Mudées du Mans. Les inscriptions portées sur cette huile sur toile indiquent qu’il s’agit d’un tableau rétrospectif, peint en 1875, d’après un dessin réalisé en 1867. En effet, les travaux d’aménagement du futur quai Louis-Blanc, engagés en 1869, avaient déjà fait disparaître la plupart des maisons situées directement au bord de la rivière. Le peintre répond vraisemblablement à la commande d’un amateur manceau désireux de conserver le souvenir d’un quartier industriel et sale, en cours de disparition, dans un format nettement supérieur aux dessins et lithographies qu’il a l’habitude de produire et de vendre.

Le point de vue adopté, vraisemblablement depuis la barrière des moulins de Saint-Jean, est devenu un poncif de la vue du Mans, signalent les musées, qui y voient quelques maladresses et inexactitudes, notamment en ce qui concerne la représentation de la cathédrale.

Extraits d’un article de Ouest-France, du 8 août 2023