L’enceinte romaine avant la construction de tunnel
L’enceinte romaine avant la construction de tunnel
Tout d’abord, regardons la photo du journal Ouest-France, sur l’entrée du tunnel, récemment remaniée.
Regards sur la ville. Aujourd’hui, nous vous proposons L’enceinte gallo-romaine avant le percement du tunnel, une œuvre peinte quelques années avant ce grand chantier.
Conducteur aux Ponts et Chaussées, le Manceau Georges Crinier (1803-1882), passionné de peinture, a capté plusieurs vues de sa ville natale, la vieille ville et les bords de Sarthe.
Sur cette toile de 1869, le peintre montre la muraille romaine quelques années avant le percement du tunnel.
Comme sur de nombreuses œuvres de Crinier, le soleil éclair une scène dans laquelle la représentation du mur romain n’est pas une fin en soi. La muraille du IVe siècle après JC, classée en 1862 au titre des Monuments historiques, est partiellement détruite quelques années plus tard pour permettre des évolutions urbaines.
De larges secteurs ont néanmoins été préservés grâce à un réseau dense d’habitations appuyées contre l’enceinte. « Crinier nous livre ici, avec le réalisme qui le caractérise, une vue sur la muraille côté Sarthe », signalent les musées du Mans.
Le tunnel, au débouché du pont Yssoir, est construit sous la butte du Vieux-Mans entre 1873 et 1877. Longtemps réservée à l’ancien tramway, la tranchée comprend des alvéoles qui abritèrent des boutiques.
Un fouillis inextricable de maisonnettes
Retardés en raison de l’invasion prussienne puis la chute du Second Empire, les travaux du tunnel ont été décidés à partir de 1850, alors qu’une simple galerie piétonne reliait le bas et le haut de la colline. On peut encore apercevoir la sortie à quelques mètres de la place du Jet d’eau.
Le tunnel de 1877 opérait une jonction nouvelle entre le centre de la ville et le quartier de Gourdaine, disparu depuis. Ce dernier s’étendait devant la muraille, entre le Pans-de-Gorron et le tunnel.
Dans le guide Monum, consacré au Mans, il est dit que cette paroisse de Gourdaine consistait en « un fouillis inextricable de maisonnettes, ateliers, appentis ou écuries où vivait tout un petit peuple contrains aux loyers modiques de ces bas quartiers inondables, ou dont les activités nécessitaient de l’eau ».
Ce quartier de Gourdaine a été détruit en 1975. La fontaine de l’hôpiteau qui se trouvait au fond de la place du même nom, été préservée. On peut la voir aujourd’hui encore dans les jardins devant la muraille gallo-romaine.
Le percement du tunnel engendra une augmentation du trafic puis, à la fin du XIXe siècle, le remplacement du vieux pont Yssoir et la création de la rue Voltaire. Les déblais retirés lors du creusement du tunnel ont été déposés sur le quai Louis-Blanc, entre les ponts Gambetta et Yssoir.
(Extraits du journal Ouest-France du 14 août 2023)
Date de dernière mise à jour : 24/04/2025