Cimetière du Mans
Le cimetière, lieu de mémoire et de découvertes
Outre la quête perpétuelle de place, la Ville veut mettre en valeur ses cimetières.
Un patrimoine singulier, aux richesses insoupçonnées, qu’il convient de conserver. Il reste souvent dans l’angle mort du tourisme. Pourtant au Père Lachaise, les visiteurs affluent. Alors il est temps de découvrir les cimetières manceaux, qui conservent plus d’un trésor. La municipalité tente de mettre en valeur ce patrimoine singulier. Elle a présenté récemment les travaux de mise en valeur effectués. « Le plus gros des travaux a été fait au cimetière de l’Ouest », note l’adjointe au maire du Mans, en charge des cimetières.
« Au cimetière de Sainte-Croix, on a mis un code QR, comme en fleurissent ailleurs dans la ville, une capsule sur les pionniers de l’automobile qui y reposent. À l’instar des Bollée ou Georges Durand ».
L’un des plus grands carrés militaires de l’Ouest
La prochaine capsule sera au cimetière de l’ouest, où il y a un grand nombre de personnalités. Mais pour 2025, on préparera l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Car il faut savoir qu’ici, on trouve le plus grand carré militaire de l’ouest, hors zones de débarquement. C’est dû à la présence, pendant très longtemps, d’un hôpital militaire au Mans. Outre les croix de soldats français, on trouve des tombes de soldats allemands, polonais, beaucoup du Commonwealth…
Le cimetière de l’Ouest, qui est le plus vieux de la ville (il date de 1834), est l’un de ceux, où l’on trouve la plus grande concentration de tombes du XIXe siècle. Comme un livre ouvert sur l’histoire de l’art et les modes de chaque époque, cette ville dans la ville, de plus de 10 hectares, n’en finit pas d’étonner. Les esthètes se régaleront !
Le tourisme funéraire existe, avec des passionnés qui viennent voir les stèles, les monuments ou les chapelles. On ne peut rester de marbre devant celle, néo-Renaissance, située à l’entrée du cimetière de l’Ouest. Des déambulations guidées et au flambeau sont envisagées pour l’automne.
Mais c’est un patrimoine souvent en mauvais état. Chapelles en ruine, tombes effacées ou éventrées, végétation folle… Une sauvegarde des monuments les plus remarquables est nécessaire. C’est en cours depuis 2016. Un comité de patrimoine funéraire a été mis en place, avec des historiens manceaux. Certains monuments sont déjà sauvés. D’autres attendent de sortir de l’oubli. La ville s’engage aussi dans le verdissement de ses nécropoles. De l’herbe, des arbres… D’ailleurs la faune et la flore s’y épanouissent ; et ceci en pleine ville.
La chapelle funéraire de Mary Olivier, cantatrice mancelle à la gloire oubliée, est un des joyaux du cimetière de l’ouest. Une légende raconte qu’elle a été enterrée avec son piano, d’où la taille du monument.
Date de dernière mise à jour : 05/03/2024