La Ferté-Bernard

Église Notre-Dame-des-Marais

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Sur l'église Notre-Dame-des-Marais, de calcaire et d'ardoise, datée des XV^e, XVI^e, XVII^e et XIX^e siècles, se trouvent quatre cadrans. Cette église est de style gothique flamboyant pour la nef et de style Renaissance pour le chœur. (photos P. Deciron 1984)

A- chapelle latérale, cadran vertical déclinant du matin, gravé et peint sur pierre,
style droit en fer forgé.

B- 1^er contrefort, cadran de l'après-midi, gravé et peint sur pierre,
style droit en fer forgé.
    devise : VIVENS MORTALIS FUGIT UMBRA : Tout mortel passe comme l'ombre

C- 2^ème contrefort, cadran déclinant du matin, gravé et peint sur pierre,
style droit en fer forgé.

D- 3^ème contrefort, cadran vertical, déclinant du matin, gravé sur pierre,
style droit en fer forgé.
Cadran très dégradé.

Derrière le chœur de l’église, un sacré personnage

Entre 1530 et 1596, la construction du chœur de de l’église a été financée par un Fertois. Ami de Rabelais et de Joachim du Bellay, Jean Lunel a remué ciel et terre pour son projet.

Comment est née la Société du pays fertois ?

En 1992, avec Jean-Paul Lemarchand, à l’époque proviseur du lycée Robert-Garnier, nous avons fondé la Société du pays fertois. Denis Béalet (adjoint au maire de l’époque) a lancé la dynamique ainsi que Philippe Galant, du Pays d’arts et d’histoire. Tous passionnés de patrimoine, d’architecture et d’histoire en général, et en particulier pour la ville de La Ferté-Bernard et ses alentours.
Un environnement riche en personnalités qui ont favorisé la construction de Notre-Dame-des-Marais. Jean-Lunel, Fertois d’origine, grand donateur, par sa position dans l’Église, a permis la construction du chœur. La rénovation actuelle nous invite à faire un bon dans le passé, jusqu’au XVI^e siècle, pour connaître la construction du chœur de l’église.   

Qui était Jean-Lunel ?

Jean Lunel était un prélat important. Neveu de Jean Bodier, le médecin du Pape Jules II (lui-même issu d’une famille fertoise), il fut abbé de Saint-Sébastien-hors-les-murs à Rome. Il fait une carrière d’administrateur au service de l’Église et met en œuvre l’association religieuse de la confrérie Saint-Sébastien de la Ferté-Bernard, dont les moines vont pouvoir bénéficier d’indulgences (pratiques représentées sur un vitrail de 1599 à Notre-Dame-des-Marais).
Avec ses relations à Rome, il a pu faire transiter des sommes d’argent par son frère, libraire à Paris, pour la construction du chœur. Il est possible qu’il ait participé au choix de l’architecte Mathurin Delaborde. Jean Lunel cumule les bénéfices, les titres, qui lui rapportent beaucoup d’argent.

Quels sont les personnages liés à Notre-Dame-des-Marais ?

Jean Lunel était ami de François Rabelais et de Joachim du Bellay. Grâce à des recherches sur Rabelais, on découvre qu’il lui dédie l’édition de Pantagruel imprimée à Lyon en 1533. Il était également ami du Cardinal Pucci, puis du Cardinal Jean du Bellay, qui fut un haut et grand soutien. En effet, Jean du Bellay, né à Souday (à 26 km de La Ferté-Bernard), appartenait à l’une des familles puissantes de l’Ouest, proches des rois de France qui résidaient alors en vallée de la Loire.
On comprend comment des familles fertoises ont pu bénéficier de sommes conséquentes pour la construction de l’église Notre-Dame-des-Marais, grâce à l’intermédiaire de Jean Lunel et d’autres mécènes. La population fertoise et celle des alentours apportaient du matériel, notamment pour les vitraux, pour bénéficier de réductions d’impôts. On peut imaginer tous ces personnages célèbres qui transitaient à la Ferté-Bernard et ses environs, à cette époque.

Où en est la restauration de Notre-Dame-des-Marais aujourd’hui ?

Estimée à 4 millions d’euros, la restauration a commencé en 2018. Elle est financée par la ville, le département, la région et la Drac. C’est l’un des plus gros chantiers des Pays de la Loire, à la hauteur d’une église, édifice remarquable, qui attire de nombreux visiteurs amoureux du patrimoine et de la beauté du lieu aujourd’hui.  (OL juillet 2023)

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