Marie Pape-Carpantier

Marie Pape-Carpantier

(1815-1878)

Fondatrice de l’école maternelle

Pédagogue et féministe

(La Flèche, Le Mans1834-1848)

Qui sait aujourd’hui ce que le XIXe siècle appelait une salle d’asile ? Là trouvaient asile les enfants des pauvres, pendant la longue journée de travail de leurs parents. Or, c’est une jeune Fléchoise qui, longtemps avant Jules Ferry, a transformé ce qu’elle appelait, une fourrière d’enfants, en école maternelle moderne.

On connaît mal l’enfance de Marie Carpantier. Á 11 ans, la fillette gagne sa vie en ravaudant et repassant. Comment accède-t-elle à l’instruction, à l’écriture, à la poésie ? Mystère. En 1841, à 16 ans, elle publie Préludes, un recueil poétique, salué par Chateaubriand, Lamartine, Béranger…Pourtant, celle que ses contemporains ont tôt fait de baptiser la Muse fléchoise, a d’autres priorités. Lorsqu’en 1834 une salle d’asile a ouvert à La Flèche, elle a été confiée aux dames Carpantier, mère et fille. Marie a comme premier modèle, le directeur de l’asile du Mans, un certain Claude Pape….à qui elle succède en 1842 et dont le fils, Léon, deviendra son mari en 1849. Entre temps, elle a perfectionné sa réflexion et ses méthodes pédagogiques. Elle expose l’une en 1846, dans Conseils sur la direction des salles d’asile, livre où l’on décèle une influence fouriériste. Et les autres en 1849 dans Enseignement pratique dans les écoles maternelles. Les titres l’indiquent : le passage de l’asile à l’école maternelle est effectué.

Au-delà, Marie Pape-Carpantier est aussi une grande figure du féminisme. En 1862, elle publie dans L’Économiste français une série d’articles pour proclamer l’égalité intellectuelle des deux sexes et réclamer l’égalité dans la formation et dans le travail. En 1867, elle est la première femme à prendre la parole en Sorbonne.

Sa vie cesse d’être sarthoise en 1848, lorsqu’elle devient directrice de l’École Normale Maternelle, créée à Paris, afin de former des maîtresses, pour les plus jeunes enfants. Jusqu’en 1874, elle enseigne inlassablement le secret des bons instituteurs, dont la haute mission est de, civiliser et pacifier le monde.