Mathilde l'Emperesse

Mathilde l’Emperesse

D’Angleterre

(1102-1167)

la dynastie Plantagenêt

17juin 1128 : en la cathédrale du Mans, un garçon de quinze ans, est marié en grande pompe, à une veuve, de onze ans son ainée. C’est l’acte fondateur de la dynastie Plantagenêt. De Geoffroy d’Anjou, Premier du lignage à arborer le surnom de Plantagenêt, et de Mathilde d’Angleterre, naîtront trois fils.

Aujourd’hui, si les livres sur Aliénor d’Aquitaine abondent, si Bérengère de Navarre est célébrée au Mans, Mathilde, est au contraire à peu près oubliée…Pourtant son rôle politique fut réel er son destin hors du commun. Mariée très jeune eau puissant empereur germanique Henry V, elle sera toute sa vie appelée Emperesse. Même après 1125 quand, veuve, elle redevient princesse à marier et enjeu géopolitique :petite-fille de Guillaume-le-Conquérant et fille d’Henry 1er Beauclerc, elle apporte en 1128 à Geoffroy Plantagenêt, la promesse du trône d’Angleterre et de la Normandie. Mais à la mort d’Henry 1er en 1135, un cousin est plus rapide.

Tandis que Geoffroy, soumet la Normandie, Matilde passe en Angleterre et mène pendant une décennie, une vaine guerre de reconquête. En 1148, elle revient et s’installe à Rouen. De là, après la mort de son mari, Geoffroy en 1151à Château-du-Loir, elle administre la Normandie, au nom de son fils aîné. Ce fils, c’est Henry II, né et baptisé au Mans en 1133. Elle exerce un fort ascendant sur lui, qui se dit volontiers Henry fils de l’Emperesse.

Elle lui conseille de réfléchir souvent seul en sa chambre, et de ne pas céder trop vite aux solliciteurs : Un faucon qu’on nourrit avec parcimonie, dit-elle, est plus facile à apprivoiser. Dans le conflit qui oppose Henry II à l’archevêque Thomas Becket, elle tente en conciliatrice de construire un compromis (1165). Comme Aliénor, sa belle-fille, Mathilde a été la cible de ceux qui critiquent son aplomb, son indépendance, son goût du pouvoir, traits de caractère jugés masculins, donc contre nature chez une femme…En effet, elle avait l’assurance de celle qui se sait capable d’exercer le pouvoir.

Extraits du livre Femmes en Sarthe, actrices de leur temps. Jean Favier, Les Plantagenêts, origine et destin.