Pezé-le-Robert

Article extrait de la revue Sciences et Arts de la Sarthe. Paul Deciron

Photos cadran de peze le robertLe 10 septembre mille huit cent quarante-six, un cadran solaire a été placé dans le jardin du presbytère. Il a été confectionné par M. Robert Pierre Triger-Hirbonde, percepteur à Douillet. Son anagramme est gravée à l’extrémité du style ou gnomon.
Cette période est significative : elle correspond à la recherche de la détermination précise de l’heure, dans la révolution économique en train de se produire. Contrairement aux cadrans habituels de presbytères qui procèdent d’éléments sous-jacents, religieux ou philosophiques et qui permettaient au curé de vérifier les heures des offices depuis le fond de son jardin ; le cadran de Pezé veut participer à l’exactitude nécessaire aux nouveaux temps. Comme en 1842, préfet de Louis-Philippe, M. Thomas, adressée aux administrations en 1839.

Quant à l’anagramme gravée, on la retrouve sur un autre caCp dessin peze le robertdran de la région ; il est dans le domaine privé, mais j’en ai le dessin. ⇒⇒

RTH correspond à Robert Pierre Triger Hirbonde, Hirbonde étant une métairie dans l’Orne acquise par Noël Triger en 1724, son fils François se qualifia de seigneur d’Hirbonde et tous les descendants gardèrent le nom à la suite du leur. Robert Pierre fut nommé percepteur de Douillet le 16 novembre 1816, il en devint le maire de 1859 à 1876. (renseignements donnés par Monsieur Métivier maire de Douillet)

L’ellipse très allongée qui environne le style indique le temps moyen à l’aide de la présence de deux petits trous pratiqués sur une petite languette transversale au gnomon. La lumière passant par l’un des deux trous et touchant sur l’un des côtés de l’ellipse marque la différence entre le temps moyen et le temps vrai. Ceci est une explication théorique, car en réalité cette languette n’existe plus et je n’ai pas eu le temps de la réaliser.
La bande sur laquelle se trouvent les chiffres romains marque les heures anciennes, c’est-à-dire le jour partagé en 24 heures. La bande sur laquelle se trouvent les chiffres arabes marque les heures décimales, c’est-à-dire le jour partagé en 20 heures.

Nous avons là une exploitation assez inattendue des heures révolutionnaires. Dans son article 11 du décret de 1733, la Convention divise le jour de minuit à minuit, en 10, 100, 1000 parties ou 10 heures de 100 minutes décimales chacune de 100 secondes décimales… mais assez rapidement, en 1795, elle supprime ces heures peu utilisées, trop compliquées et critiquées !!!

Il est évident que j’adhère à ces réflexions négatives, mais que je conserve l’historique de la Convention. Les personnes qui seraient heureuses de persévérer peuvent se procurer l’ensemble de cet article à la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe bulletin N°739.

Néanmoins j’ajoute que l’on peut observer :

  • La petite étoile gravée un peu au-dessous du signe de la Balance indique le jour de la naissance de Louis-Philippe roi des Français, ainsi le 6 octobre la lumière du soleil passant par les petits trous tombe sur l’étoile.
  • Les lettres initiales EEPAH placées à côté de la ligne méridienne indiquent les saisons de l’année.
  • Les petites pointes en forme de fleurs parsemées sur le cadran sont placées en face des noms des différentes villes du monde.

Parlons quand-même du style en métal, nous pouvons tout remettre en place avec une latitude de 48°12 pouImage1r Pezé-le-Robert. Je passe sous silence les calculs qui m’ont permis par tâtonnements d’en arriver aux résultats suivants : toutes les courbes se vérifient en positions à partir d’un style droit de hauteur 73 mm.
Coïncidence ou volonté affirmée de préciser encore plus la date de 17
73. Pourquoi pas ? tout découlera de ces chiffres 73, et ceci comme référence pour les anges horaires et les courbes des saisons… ???

La partie triangulaire du style est agrémentée d’un profil de Louis-Philippe, nez aquilin, la lèvre inférieure un peu proéminente, menton saillant, nous rappellent les Bourbons et son trisaïeul maternel Louis XIV.

 

en aparté

Comète de 1858

Vers la moitié de septembre 1853, une Comète a paru au nord-ouest au-dessous de la Grande Ourse. Dans le commencement elle était peu apparente. Mais dans les premiers jours d’octobre son noyau était devenu beaucoup plus gros ; et sa queue, aux mêmes époques, pouvait avoir 25 s de longueur : mais moins brillante que la queue de la Comète de 1811. Elle apparaissait sous la forme d’une plume.

Caractéristiques

La période orbitale de la comète a été estimée à 3 095 ans ; 200 ans après son passage, elle se trouve à 171 UA du Soleil.

Lors de son passage de 1811, elle atteint le périhélie le 12 septembre. Visible à l'œil nu pendant plusieurs mois, elle atteint la magnitude voisine de 02. Selon les observations de William Herschel, elle déploie une queue s'étendant sur 25° de la voûte céleste le 6 octobre. Celui-ci note également que la queue est divisée en deux branches. Elle est visible avec des instruments optiques durant 17 mois de la fin-mars 1811 à la mi-août 1812, avec des interruptions entre mi-juin et mi-août 1811 et entre mi-janvier et mi-juillet 1812 en raison de sa position par rapport au Soleil. Elle est également visible à l'œil nu jusqu'au début de l'année 1812.

Date de dernière mise à jour : 31/01/2023