Parigné-l'Evêque
Église Notre-Dame
Photos P. Deciron 1991
Le cadran vertical tracé et peint sur enduit avant restauration
Le cadran restauré
Le plan a été réalisé en 1991 selon la méthode géométrique de Dom Bedos. L’encombrement du cadran est de 1710 mm en hauteur, et de 1720 mm en largeur.
La déclinaison gnomonique est de 15°45, cadran tourné vers l’ouest. Des échantillons de teintes ont été prélevés in situ, ainsi que des fragments d’enduits. Le style en acier forgé a été confectionné selon le dessin fourni.
Sur la façade de l’église de Parigné-l’Évêque où le cadran solaire et l’horloge cohabitaient depuis très longtemps, l’heure solaire ancienne du cadran avait disparu, seule comptait celle de l’horloge mécanique électrique.
Maintenant le décalage presque continuel entre les heures indiquées par le cadran et l’horloge fait douter les habitants de l’exactitude de l’une et de l’autre.
en aparté
LA DÉCOUVERTE DES POTERIES SUR L’ÉGLISE DE PARIGNÉ L’ÉVÊQUE
Les travaux de restauration en cours sur l’église de Parigné-l’Evêque ont fait apparaître, au mois de décembre 1991, cinq vases encastrés dans la maçonnerie, auparavant cachés dans l’enduit externe.
Situation
Ces vases disposés sur deux rangs, sont noyés dans la maçonnerie du mur du pignon à l’ouest, fermant le bas de la nef de l’église. Ils sont placés très haut, au-dessus de la verrière qui surmonte le portail d’entrée, à gauche de la tour-clocher accolée à ladite façade. L’ouverture de ces pots affleure le profil du mur.
Ces cinq vases sont du même type, avec des dimensions variant de l’un à l’autre. Nous sommes devant des pots globulaires à la lèvre dite à bandeau, communément appellés oules, terme dérivé du mot latin olla, qui désigne ici le pot servant à un usage culinaire, comme une marmite. Ces vases ont connu une très longue période de production et d’utilisation dans le Maine, puiqu’on date actuellement les plus anciens de la deuxième moitié du Xe siècle et les plus récents du XVe siècle.
Vases 1
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L’aspect de la pâte du lot N° 5 est celui du type des vases dit « Saint-Jean de la Motte ». On note une faible épaisseur de la paroi de la panse (3mm), une bonne cuisson réductrice obtenue au sein d’un four à température très élevée. Les quatre autres vases ont des natures de pâtes moins rugueuses, plus onctueuses au toucher, et une couleur obtenue lors d’une cuisson oxydante et non réductrice comme pour le n° 5.
Proposition de datation
L’observation des maçonneries formant l’élévation de ce mur pignon ouest et fermant la nef de l’église nous a été facilitée par son piquetage complet. La partie basse située à gauche de la tour et du portail d’entrée montre à sa base une maçonnerie en moyen appareil, formée de blocs de grès sur lesquels s’élève une maçonnerie composée d’une suite de rangs bien réglés. Ces rangs montrent un alignement de moellons de petite taille assez irréguliers, n’ayant pour taille commune que leur hauteur pour la régularité des lits. Ce type de maçonnerie à assises réglées est très commun dans la construction des murs de nef des églises rurales de l’ancienne province du Maine. Elle caractérise les modes de construction des XIe et XIIe siècles. Ce mur atteste l’implantation d’une nef ppartenant à une église romane sur le même site que l’église actuelle et non, comme le croyait l’abbé Frédéric Lemeunier, la construction d’un nouvel édifice sur un site nouveau au XVe siècle.
Cette maçonnerie vient buter au nord-ouest sur un chaînage d’angle formé par des gros blocs de roussard. Ces blocs sont disposés de façon à former un appareillage d’angle harpé d’une grande régularité, s’élevant selon le rythme des lits successifs comprenant deux blocs surmontés par un seul.
Le tout s’arrête brutalement et se trouve prolongé par un appareillage différent. Le chaînage d’angle se poursuit en utilisant des blocs de calcaire et l’élévation du mur commence par une rangée de pierres disposées en oblique, prolongée par une maçonnerie moins régulière que celle de la partie basse avec l’emploi de pierres allongées et souvent de plus gros module.
C’est dans cette dernière maçonnerie que les cinq pots ont été englobés. Or, cette maçonnerie appartient un second stade de construction de l’église qui se situe au cours de la seconde moitié du XVe siècle, après la guerre de Cent Ans. Les cinq pots sont alors incorporés dans la nouvelle construction du pignon. La datation du mur ne date pourtant pas avec certitude le moment de la fabrication de ces vases. La possibité d’une récupération de vases usagés est toujours envisageable, mais quand on connaît le peu de probabilité d’une longue utilisation dans le temps de ce type de céramique allant au feu, il n’est guère possible de remonter au-delà du XVe siècle. Leur forme et surtout la qualité de leur pâte militent vers des productions tardives du Moyen Age.
Leur placement au-dessus des deux percements superposés de la porte et de la fenêtre (qui date du XVIIe siécle ne correspond à aucune nécessité architecturale. Leur ouverture tournée vers l’extérieur n’est d’aucune utilité décorative du fait de la hauteur de leur placement qui les rend peu visibles. Excepté la fonction de nichoirs, on ne voit pas la raison de cette installation plus curieuse qu’utile. Les alvéoles de certaines fuies sont construites avec des pots pour servir de nichoirs aux pigeons. Pourquoi n’en serait-il de même à Parigné-l’Évêque ?
Joseph GUILLEUX
Date de dernière mise à jour : 31/01/2023