L'épistolière voyageuse

MARIE DE RABUTIN-CHANTAL

MADAME DE SÉVIGNÉ

(1626 -1696)

                                                                  

L’épistolière voyageuse

(Malicorne, Le Lude, Sablé…)

 

 

 Le nom de Madame de Sévigné, est généralement associé à deux lieux : le château des Rochers, près de Vitré, possession de feu son mari, et celui de Grignan, où vivent sa fille chérie et son gendre. C’est là que la Marquise s’éteint, le 17 avril 1696. Depuis 1996, tricentenaire de ce décès, Grignan organise chaque année, un Festival de la correspondance. On sait moins que le Maine a, lui aussi, un lien avec la célèbre épistolière. Lien plus ténu il est vrai, donc plus difficile à faire fructifier aujourd’hui…

 Entre Paris et les Rochers, l’un des deux itinéraires de la Marquise, traverse le Maine. Elle y fait plusieurs haltes, à chaque passage : « j’ai couché d’abord à Laval, puis à Sablé, puis au Lude, écrit-elle en novembre 1690, quittant la Bretagne. Je voulus me promener le soir au Lude ; je commençoi par l’église. »  Là, elle berce le souvenir, d’un soupirant du temps jadis, le Duc du Lude, mort en 1685 : « Cela est triste ! Je portais cette pensée dans sa belle maison ; je voulus m’accoutumer aux terrasses magnifiques et à l’air d’un château qui l’est infiniment ; tout y pleure, tout est négligé ; cent orangers morts ou mourants font voir qu’ils l’on vu, depuis cinq ans, ni maître, ni maîtresse ! »

Photo du plandu chaeau de malicorne

Mais sa halte favorite, est le château de Malicorne. Elle y est accueillie, par Madame de Lavardin, une amie que j’estime beaucoup et qui m’aime naturellement, et bien sûr par des nouvelles de sa fille : « j’arrive ici, où je trouve une lettre de vous. » À Malicorne, elle aime lavardiner et récupérer des fatigues du voyage : « Je vous écrirai de Malicorne où je me reposerai deux jours. »   L’accueil y est de qualité : « jamais je n’ai vu une meilleure chère, ni une plus agréable maison. »

 Hélas, elle n’y reste jamais longtemps : « Si je pouvois être ici huit jours, Mme de Lavardin et ses soins achèveroient de me guérir ; mais j’ai mille affaires… »

Madame de Sévigné, Lettres du 27 mai 1671, 22,24 …

Date de dernière mise à jour : 23/08/2025