La Dame verte (Charnie)
ÉLÉONORE-RENÉE
DE BOUILÉ
(1632-1681)
La Dame Verte (Charnie)
Certaines nuits, dans la forêt de La Grande Charnie, erre une ombre féminine, qu’ici on appelle la Dame Verte. Âme en peine, elle hante les lieux que, jadis, au faîte de sa puissance. En ce temps-là, alors que Louis XIV, régnait sur la France, Éléonore-Renée de Bouillé, brillait dans sa province du Maine. Fille unique, de René III de Bouillé, surnommé le Roi de la Charnie, elle possédait de vastes territoires, qui s’étendaient de Torcé-en-Charnie, à Saint-Denis-d’Orques. Épouse d’Henri de Daillon, grand maître de l’artillerie de France, duc et pair, elle portait aussi, le titre de duchesse du Lude. Si Henri résidait surtout, en son château du Lude, Éléonore aimait vivre dans sa Charnie natale, s’y consacrant ardemment à son passe-temps favori : la chasse. Violente et cruelle, elle faisait régner la terreur, sur toute la contrée où, ça et là, rappelaient ses sinistres exploits. C’est au carrefour de Malitourne, à l’extrémité de la paroisse de Saint-Denis, qu’elle a tué d’un coup de fusil, un vielle homme, dont la laideur l’avait incommodée.
Chasseresse tout autant que pécheresse, elle mourut religieusement du monde, après avoir déclaré à son confesseur : Je te charge, et me décharge.
Ne restent de la hautaine Duchesse de Bouillé, que son fantôme et sa bien triste réputation.
<-- la chasse de Diane
Extraits d’un article de Paul Cordonnier-Détrie, Quelques traditions populaires. Dans Femmes en Sarthe, page 43
Date de dernière mise à jour : 23/08/2025