La Régente au Mans (Septembre 1614)

Marie de Médicis (1573-1642)

La Régente au Mans (septembre1614)

« Le vendredy cinquiesme septembre 1614, le roy Louis XIIIe à présent  régnant, aagé de XIII ans ou environ, faisant le voiage de Bretagne en compaignie de madame la reyne sa mère régente en France, de madame sa sœur aisnée, et d’aucuns des princes et princesses, Seigneurs et officiers de la couronne, a faict son entrée en cette ville du Mans sur les cinq heures après medy et ce par la vieille porte. »

La cité mancelle réserve à ses augustes visiteurs un accueille grandiose. Toujours selon le notaire manceau Julien Bodereau : « Et fut fait un bataillon carré des habitans au champ d’entre Pontlieue et la Maison Dieu, auquel il y avait 4 000 hommes ou environ en armes, lestes et bien choisis. »

Le roi, qui est à la veille d’atteindre sa majorité-la cérémonie officielle se tiendra le mois suivant-, loge à l’Évêché, sa mère à l’Hôtel de Sceaux, l’actuel Conservatoire de musique et de danse, l’une des plus belles maisons de la ville. Ils passeront trois jours au Mans. Trois jours de gloire pour Marie de Médicis, alors au faîte de sa puissance.

En dépit d’une gouvernance pour le moins chaotique, plus souvent dictée pat l’affect que par le sens politique, elle continuera d’éclipser le jeune souverain, durant plusieurs années.

Puis, celle que Tallemant des Réaux qualifiait de « sottement glorieuse », voit son pouvoir lui échapper brusquement, avec la disparition de ses proches, Concini et Galigaï : « Au mois de may audit an 1617, le mareschal d’Ancre a été tué au Louvre à Paris par Mr de Vitry. […] Au mois de juillet le VIIe la femme dudit mareschal d’Ancre a esté exécutée de mort en Grève à Paris. » 

Photo de la chapelle saint louis du collegeÉcartée de la direction du royaume, elle tente, par tous les moyens, de retrouver son ascendant sur le roi. Sans succès durable. Elle ne reviendra jamais dans le Maine. Tout juste le frôlera-t-elle en 1620 lorsque, étant à La Flèche avec son armée, elle affronte Louis, son propre fils

Exilée en 1631, elle entame une vie d’errance qui ne terminera qu’à sa mort. Seul son cœur reviendra à La Flèche…

 

<-- la chapelle Saint-Louis

 

Extraits du livre de Martine BARILLY-LEGUY. Le livre de raison d’une famille mancelle du Grand Siècle (1567-1675). PUR

Date de dernière mise à jour : 23/08/2025