Fabienne GUYON - Chanteuse, danseuse et comédienne

Fabienne Guyon

Chanteuse, danseuse

et comédienne

(Le Mans)

Fabienne,

Tu m’autoriseras, j’espère, à te dire tu, même si tu ne te souviens plus de moi. Toutes deux Mancelles, nous étions, il y a quelques décennies, voisines de palier. Tu devais avoir une douzaine d’années, moi sept de moins. Les jours de congé scolaire, lorsque tes parents étaient au travail, tu restais parfois à la maison, avec tes deux frères. Tu organisais alors des séances théâtrales auxquelles tu m’invitais, instants bénis que je ne puis me remémorer sans émotion. Pour ces occasions exceptionnelles, le petit appartement familial, subissait quelques aménagements qui, dans mon imagination, le transformaient en une somptueuse salle, aux dimensions immenses. Et le spectacle commençait. Sous le contrôle de ton frère aîné, tu donnais la parole au benjamin. Je dis bien : tu donnais, car tu as toujours été prodigue. Tu attribuais les rôles que tu avais toi-même conçus, tu te chargeais de l’intrigue des décors. Tu dirigeais même ton public, qui n’était alors qu’une fillette émerveillée, dont les yeux brillaient, d’étincelles de bonheur.

Depuis, tu as pris ton envol. Et quel envol ! Théâtre, cinéma, chanson, danse, tu sais tout faire. Tu as travaillé avec les plus grands, de Jacques Demy à Alain Marcel ou Michel Legrand, et tu as multiplié les nominations, Césars, Molières et Victoires. La bouleversante Cosette des Misérables, la douce Madeleine des Parapluies de Cherbourg, le pétulant Peter Pan ont pris des traits. Tu as assuré, des dizaines de spectacles, en France et à l’étranger ; l’inoubliable Boris Vian, vient de nous revenir grâce à toi.

Et pourtant, tu es restée la même : yeux rieurs et sourire ravageur. Toujours simple et généreuse, je sais, que tu ne dédaignes pas, revenir faire un petit tour dans ta ville natale et, le cas échéant, y donner un coup de main.

Ne change pas, Fabienne.

Virginie, ton ancienne voisine

Je me permettrai d’ajouter, que nous avons ma femme et moi connus Fabienne, et ses parents. Nos enfants étant à la même école, Ambroise Paré au Mans