Guérisseuse et jugeuse d'eau
L A MARGUERITE
(Fin XIXe siècle)
Guérisseuse et jugeuse d’eau
(Forêt de Sillé)
Dans les années 1860-1890, tout le monde, dans la région de Sillé-le-Guillaume, connaissait la Marguerite. Une sacrée femme, la Marguerite ! On la craignait : ne disait-on pas, qu’elle pouvait jeter des sorts ? Mais, en cas de problème, les doutes s’évanouissaient et, de fort loin parfois, on venait la trouver. Elle vivait à la Boissière, en bordure de la forêt, entre Sillé-le-Guillaume et Mont-Saint-Jean. Dans un café, une salle lui avait été spécialement aménagée. Une espèce de colombe, suspendue au plafond de la pièce, représentait le Saint-Esprit. Le visiteur se présentait à elle, en cherchant à décrire le mal. Mais, rapidement, elle l’interrompait et lui appliquait son remède, aussi surprenant qu’expéditif. Que le malade fût homme ou femme, il s’entendait dire ; Ma fumelle !! T’as l’brichet descsndu ! Elle lui donnait un grand coup de poing dans la poitrine…et le patient repartait, le souffle coupé, mais guéri. La Marguerite était aussi, jugeuse d’eau, c’est-à-dire, qu’elle établissait son diagnostique à partir de la simple observation des urines. Le procédé n’était pas toujours infaillible. Le père Marseul, maréchal-ferrant à Ruillé-en-Charnie, aimait à raconter : La Marguerite, j’y ai porté mon urine. Elle a dit qu’jétais enceinte
Extraits du livre Femmes en Sarthe, actrices de leur temps.
Notes écrites par Paul Cordonnier-Détrie. Page 115
Date de dernière mise à jour : 23/08/2025