Suzanne JEAN la discrète puissante

SUZANNE JEAN

NÉE MILCEN

La discrète puissante

(Le Mans)

Lorsqu’en 2009, l’hôtel de ville du Mans, accueillit 43 œuvres de Suzanne Jean, pour une grande exposition, dans le cadre de Puls’art, la presse écrivait : « Depuis longtemps, à chaque Puls’art, Suzanne Jean accueillait dans son jardin ; aujourd’hui la discrète, est sortie de sa réserve » Elle continue à recevoir le public, chaque année dans son jardin et sa « véranda-atelier », près du Jardin des Plantes : là, où elle expose son travail du moment, et celui d’autres plasticiens. En 2011et 2012, deux de ses invités, étaient des femmes : Armelle Chesnel et Anaïs Lefeuvre (céramiques et peintures). Des femmes, encore des femmes.

Au fil du ciseau, sans aucun dessein préparatoire, elle fait surgir, des blocs de pierre la splendeur, des corps féminins. La taille directe, la confronte au matériau, marbre, granit, serpentine, et même le capricieux roussard du Maine.  Maternités De ce morceau de pierre informe, de ce ‘’caillou’’, émergent des formes simples, pleines et puissantes, des maternités épanouies, des bustes fiers. Parfois, plus rarement, un visage. Comme ce profil féminin, sculpté et poli, sur une ardoise de Trélazé, noire bleutée, bas-relief, qui est maintenant exposé, au jardin de l’amitié, à Rostov, offert par Le Mans en 2011, à sa ville jumelée.

Car l’artiste discrète, est aussi, une citoyenne engagée. Dans les années 1990, quand samedi, une ronde de la paix, se formait place de la République, Suzanne avait un modèle en plâtre, une éphémère silhouette féminine, symbolisant l’Algérie souffrante. En 2007, c’est une pierre ramenée de Mauthausen, par son mari, qu’elle a sculpté une œuvre forte, aux associations de résistants. Dans une autre vie, Suzanne Jean était professeure de Lettres. Mais elle voulait « faire quelque chose de ses mains ». Alors elle s’est inscrite aux Beaux-Arts, brièvement, puis à l’Atelier public d’Allonnes, où maintenant, elle anime l’atelier de sculpture.

La discrète, avec détermination, a su choisir sa vie.

Extraits de Femmes en Sarthe actrices de leur temps.

Roger Lecoq, « Suzanne jean l’esthétique de la taille directe »