Pédagogue de l'obstétrique
MADAME DUCOUDRAY
(1712-1792)
Pédagogue de l’obstétrique
(Le Mans, fin 1777- début 1778)
« Femme grosse a un pied dans la fosse »
Au siècle dit des Lumières, mettre un enfant au monde, est toujours une aventure à hauts risques. En 1737, Angélique Le Boursier, monte de Clermont à Paris, pour apprendre puis exercer le métier d’accoucheuse. Ducoudray, elle regagne son Auvergne natale, en 1755 et commence à instruire des femmes.,
Devant le succès, elle est chargée par brevet royal, d’en faire de même, dans toutes les provinces. Elle s’engage alors, dans un véritable tour de France de l’obstétrique, qui durera un quart de siècle : on estime qu’Angélique Ducoudray, a donné environ, 60 sessions de formation, dans une cinquantaine, de villes, et formé au moins 5 000 élèves. Elle est à Rennes en 1775, à Évreux en 1777, et de là met le cap, sur Le Mans. Le 1er décembre 1777, la presse mancelle, annonce l’arrivée de cette Maîtresse Sage-Femme, qui vient faire des cours publics, pour les femmes de campagne, qui viendront s’instruire.
L’attente est forte : 136 élèves, sélectionnés, par les curés des villages, converges, vers la capitale du Maine ! Au Mans comme ailleurs, Mme Ducoudray met en œuvre sa méthode, combinant théorie et pratique. Dès 1759, elle avait publié, un Abrégé de l’art des accouchements. Mais peu d’élèves sont alphabétisées. L’outil pédagogique essentiel est donc la machine : un mannequin féminin, garni d’accessoires qui permettent des manipulations répétées. Les femmes suivent deux mois de leçons intensives.
Un autre cours de 15 jours est dispensé aux chirurgiens volontaires, qui pérenniseront la méthode, sur des machines achetées par la ville.
Tout ceci accompli, au printemps 1778, Mme Ducoudray quitte le Mans pour Angers, puis Tours. Malgré la brièveté de son séjour, elle a influencé en profondeur, sur l’amélioration de la santé des femmes du Maine et mérite à ce titre d’être saluée.
Extraits du livre Femmes en Sarthe
Date de dernière mise à jour : 23/08/2025